L'histoire inconnue des Fairchild ...

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Avant la premiere guerre mondiale, la societe Fairchild construisait des appareils photos et s'était spécialisée en passant des marchés avec l'armée pour effectuer des relevés aériens d'observations militaires. Sherman Fairchild, toujours passionné par la photographie, a cherché à promouvoir le cote utilitaire et/ou artistique de la photo aerienne, avec une machine stable, confortable et economique; il est entré dans le monde de la construction aéronautique en 1925 en cherchant un avion capable d'assurer un confort suffisant aux pilotes effectuant des prises de vues aériennes à haute altitude. Ne pouvant le trouver, Fairchild fit construire le FC-1, premier avion d'une longue série . Il semblerait que dans les années 50, des Fairchild 24 basés à Toussus Le Noble étaient modifiés avec un appareillage photographique pour effectuer des prises de vues aériennes de PARIS. Enfin, le confort d'exploitation des avions Fairchild a toujours été un intérêt pendant les 60 ans d'existence de ce constructeur, jusqu'au dernier modèle sorti des usines de Farmingdale, Long Island, le T46A, en 1987.
Sherman Fairchild et son FC-1



Le Fairchild 24 est assez représentatif des avions du constructeur américain jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale : Ailes hautes, cabines fermées et spacieuses, large train, haubans robustes, grande dérive et autonomie appréciable. Le premier F24 a volé en 1932 : Initialement conçu pour les familles privilégiées de l'époque, c'était un 2+1 places, motorisé par un 4 cylindres inversés de 95cv… il va sans dire que le siège arrière était optionnel ! Au début de la 2nd guerre mondiale, deux versions du F24 existaient : Le 24Wxx, motorisé par un Warner en étoile 5 cylindres de 145 à 165cv, et le 24Rxx, motorisé par un Ranger 6 cylindres en ligne de 165 à 200cv. Le xx signifie l'année de fabrication. Commandés par la RAF comme avion de transport ou de liaison, ils étaient appelés ARGUS I, II et III en Angleterre et UC-61 Forwarder aux Etats-Unis ; le F-AZCI est -probablement- l'un de ceux qui ont été réquisitionnés du parc civil en 1942 aux USA à un moment où Fairchild était occupé à produire les PT-19/PT-26 comme nouveaux avions école de l'US army. Les Fairchild 24 ont été utilisés entre autre sur le front du débarquement de Provence, dans des groupes de reconnaissance équipés de Spitfire et Mustang (cf. ICARE 111 page 146 - GR II/33). Ces avions ont été également pilotés par de nombreuses femmes pilotes auxiliaires en Angleterre pour convoyer avions et pilotes sur leur lieux d'affectation.
Un Fairchild 24 lors du débarquement de Provence en 1944




Livraison de F-24 avec moteurs Warner pendant la guerre



Notre Fairchild 24 (ou "Argus III") a été affecté au ATA (Air Transport Auxiliary" anglais en 1944 sous le numéro KK-380. Démilitarisé à la fin de la guerre, ce F-24 était basé à Villacoublay sous l'immatriculation f-BEXC; il aurait pu être celui avec lequel Jacqueline Auriol aurait revolé après sa longue convalescence suite à un accident tragique ("Vivre et Voler, J. Auriol, Ed. J'ai Lu) ... A Villacoublay donc, il fut immatriculé F-BEXC au registre civil pour Louis Breguet lui-même, qui l'exploita comme avion de liaison entre Villacoublay et Toulouse pendant quelques années.

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Document datant de 1944

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Le document officiel d'immatriculation datant de juillet 1948


Puis suivent une série de baptèmes à Toussus entre 1960 et 1970, avant d'être récupéré par l'équipe de La Ferté-Alais ou il fut inscrit au registre des avions de collection (CNRA-C) sous l'immatriculation F-AZCI qu'il détient encore aujourd'hui (il fut ensuite "remplacé" par un superbe Stinson Rouge admirablement restauré … allez le voir, il est magnifique !). Ce Fairchild 24 est maintenant basé à Chartres, d'où il part chaque Week-End de mai à septembre pour être présenté lors des Meetings Aériens par Jean-Michel Courtot, son propriétaire et pilote de présentation. Sa livrée est celle qui était utilisée par la RAF, avec les cocardes anglaises.

De 1931 à 1947, 2000 F24 ont été construits. AZCI est un des rares en situation « V » en France ; on peut voir le même au musée de l'armée et d'histoire militaire Belge de Bruxelles, un 24C8 au « museo aeronautico Caproni di Taledo » à Milan, un autre au Board of Civil Aviation de Stockholm, et une cinquantaine d'exemplaires « civils » aux Etats-Unis. La « Medway Aircraft Preservation Society » restaure un Argus moteur Scarab (étoile) à Rochester. Un autre a été reconstruit au musée volant de St Rambert en livrée "US Coast Guards" … Le Fairchild 24 est un avion stable, mais la bille est baladeuse … En croisière, le pilotage est facile, et l'attention se porte surtout sur la tempé cylindres, pression d'huile … et les champs en campagne comme tout avion de collection !!! Le décollage surprend au début, car il faut le mettre exagérement et franchement en ligne de vol, pour bien garder les roues au sol jusqu'à 100 km/h. Comme la plupart des « train classique », l'atterrissage n'est jamais gagné, la piste en dur parait toujours bien trop étroite ! Par vent de travers, il faut mettre l'aile sous le vent et le décraber en milieu de finale, et trouver le bon compromis avant le toucher, sur 1 roue. Ensuite, c'est frein à gauche, à droite, à gauche, à droite, …



Le Fairchild 24 ayant appartenu à Louis Breguet continue de voler lors des meetings aériens



Références : DGAC, Fairchild Fan Club News
"Vivre et Voler" par J. Auriol aux editions J'AI LU - 1973
ICARE N° 111- "Le Debarquement de Provence" page 146
« Fairchild Aircraft 1926-1987 » par Kent A. Mitchell,
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